La firme française d’automobile Renault est présente en Iran depuis 1976. A cette époque, l’entreprise construisait la Renault 5 destinée au marché local. La volonté de développer ses parts de marché en Iran était importante mais c’était sans compter les nombreuses restrictions que connaissait la République Islamique d’Iran à cette période de son histoire. Le constructeur français voyait ses ambitions s’envoler au fur et à mesure. C’est en 1990 que les restrictions deviennent moins contraignantes et c’est ainsi que Renault s’associe avec le constructeur Iranien Saipa pour produire localement. Des Renault 5 (R5) et Renault 21 (R21) sortaient d’usine et inondaient le parc automobile en Iran.
Mais au début des années 2000, le marché automobile en Iran était dominé par la Peykan, véhicule de conception ancienne et peu fiable, mais qui avait l’avantage d’être bon marché. La Peykan était dérivée d’un véhicule anglais, la Hillman Hunter, un peu comme la Lada fabriquée en Russie, qui était dérivée d’un véhicule Fiat. A cette époque, dans les usines de Renault, les ingénieurs étaient en train de développer un nouveau véhicule qui s’avère être celui qui correspondrait particulièrement à la demande iranienne. C’est ainsi que le top management de l’entreprise décide donc de proposer la Logan au marché iranien.
En mars 2004, une jointe venture iranienne voit le jour. Renault Pars, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est née de l’association de Renault ; qui détient 51% du capital et de l’Organisation Iranienne pour le Développement Industriel qui détient les 49% restant. C’est donc dans la foulée qu’un contrat est signé entre l’Iran et Renault afin de produire localement la Logan. Toutefois, une clause du contrat stipulait qu’il fallait que Renault s’associe avec Saipa d’une part et Iran Khodoro d’autre part. Clause contraignante sur certains plans, certes, puisque les deux partenaires iraniens sont concurrents, mais cela permettait tout de même à Renault de produire en masse.
Renault a fait le choix de la Logan, rebaptisé Tondar, pour des raisons économiques et techniques aussi. Beaucoup de spécialistes s&rsqrsquo;accordent à dire que la simplicité en matière d’utilisation et de maintenance de la Logan ; sa pièce de rechange n’étant pas chère, en fait un véhicule bien adapté au marché iranien. D’autant plus que les prix de productions sont réduits, ça permettait de vendre à bas coût. Renault continue dans sa lancée et propose sa Mégane en version CDK (Completely Knock-Down). La Mégane a pu répondre à une demande immédiate de véhicule de qualité plus ou moins standardisée.
Renault commençait à devenir un des acteurs principaux du marché de l’automobile en Iran jusqu’à ce qu’un embargo économique est imposé par la communauté internationale à l’encontre de l’Iran. C’est à cette période que les chiffres commençaient à baisser. Toutefois, contrairement à son concurrent PSA Peugeot Citroën qui a cessé toutes ses activités commerciales avec l’Iran en 2012, Renault, bien qu’elle ait du diminuer sa production, a continué à envoyer ses pièces détachées permettant la construction de ses Logan.
Aujourd’hui, après le tout récent accord sur le nucléaire iranien et la levée de l’embargo économique, le groupe automobile Renault s’apprête à réactiver sa production localement. Ses actifs laissés sur place et qui sont d’une valeur de 500 millions d’euros l’avantage par rapport à ces concurrents. Le gouvernement iranien est favorable pour la redynamisation de la production de la firme française. Renault négocie même une prise de participation minoritaire, voire un rachat d’actifs industriels de son partenaire iranien Pars Khodro. Il s’apprête même à lancer la Sandero (version à cinq portes de la Logan), affirme à Challenges Jérôme Stoll, Directeur général délégué de Renault en charge du commerce. L’Iran devient prioritaire pour Renault. "En 2020, le marché atteindra deux millions de véhicules et nous comptons y vendre 400.000 unités environ", insiste, enthousiaste, le dirigeant.
En somme, Renault compte reconquérir le marché Iranien et faire de l’Iran un de ses trois premiers débouchés avec la France et la Chine.
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